Walter Kühni : « Le Père Noël n’est pas un donneur de leçons »
Cela fait plus de vingt ans que Walter Kühni, ancien moniteur de gymnastique et père de cinq enfants, sillonne le Jura bernois et le Jura métamorphosé en père Noël. Sis à Cortébert (BE) avec sa femme Nelly, il nous reçoit dans la « Maison du Père Noël », un petit cabanon cossu et joliment décoré (cf. image), où le couple accueille des enfants émerveillés de pouvoir rencontrer le père Noël « chez lui ». Ce qui frappe d’emblée chez Walter Kühni – qui sourit rarement, mais dont la tendresse innée pour les enfants se lit dans les yeux lorsqu’il en parle – c’est qu’avec ou sans le légendaire habit, on s’y croirait. Conversation au coin du feu.
Le Mag’. – Quand avez-vous commencé à sillonner nos régions habillé en père Noël ?
Walter Kühni. – Oh, je ne sais plus. Quand j’ai commencé à mettre l’habit du père Noël, c’est quand ma barbe est devenue blanche. Un jour, une de mes filles qui habite au Tessin m’a trouvé un équipement, la veste, le bonnet, les pantalons, alors j’ai enfourché ma moto et j’ai commencé à faire des tournées. Sans rendez-vous, sans rien de spécial. Juste avec ma hotte. Quand j’arrivais quelque part, j’enlevais mon casque et j’enfilais mon bonnet. Voilà ! Bien sûr, on me connaissait dans la région. Alors certains ont commencé à me dire : « Ecoute pap’s, quand tu te déguises comme ça on dirait vraiment le père noël ! Tu ne veux pas passer chez nous ? ». Et les demandes ont commencé à affluer. Au début, j’allais chez les familles, j’improvisais. Mais à fur et à mesure que les noëls passaient, ça s’est développé. Tout a commencé par le home Bethel à Orvin, où je me rends encore toutes les années, ensuite six ou sept classes à l’école primaire Boujean à Bienne, et puis Corgémont m’a appelé pour animer la place du village autour du grand sapin, qu’ils dressent là chaque année, puis le marché de noël à Cormoret… Tout s’est enchaîné.
Est-ce que votre succès ne tiendrait-il pas aussi à votre barbe ? Avec le temps, elle est devenue légendaire dans nos contrées.
Je ne suis pas un gaillard qui va chez le coiffeur pour avoir une barbe académique. Elle vient comme elle vient. Des fois je coupe une mèche, un peu les pointes, mais je préfère qu’elle reste sauvage. Cela dit, une barbe comme ça demande des soins quotidiens. Je vais souvent en forêt, je travaille avec le bois, alors il faut la débarrasser des brindilles et tout ça. Quand les enfants m’approchent, il faut que ma barbe sente bon. J’aime beaucoup boire de la bière, mais je ne bois jamais une bière avant ou pendant mes tournées, hein, jamais ! Le père Noël doit sentir très bon, en commençant par sa barbe. C’est une discipline que je me suis imposé depuis le début.
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